- bénisseur
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• 1863; de bénir1 ♦ Rare Qui bénit. Geste bénisseur. « Des Jésus bénisseurs » (Huysmans). — On dit aussi bénissant, ante .2 ♦ Plaisant Qui accorde sa bénédiction à qqn au sujet d'un projet, d'une entreprise. « une approbation bénisseuse » (Ikor).Synonymes :- flatteurContraires :- dénigreur- dépréciateur- détracteur- réprobateur⇒BÉNISSEUR, EUSE, subst. et adj.A.— Littér., rare. (Celui) qui bénit (cf. bénir I B 1, 2 et bénissant). Personne bénisseuse (ROB. Suppl. 1970) :• 1. Ô conquérants (...)(...)Nous qui sommes les noirs bénisseurs funéraires,Les prêtres, nous avons à vous dire ceci.Écoutez.HUGO, La Légende des siècles, Voix basses dans les ténèbres, t. 6, 1883, p. 40.• 2. M. Larminat leva la main dans un geste bénisseur et murmura d'une voix filante : — Pardon! sous votre nom à vous, Monsieur Pasquier. Pour qu'une telle note porte son plein effet, elle doit paraître sous votre nom à vous.G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, p. 172.— Péj. (Celui) qui fait des promesses qu'il sait ne pas devoir ou pouvoir tenir. Ce rôle de divinité indifférente et bénisseuse (S. DE BEAUVOIR, L'Invitée, 1943, p. 214).SYNT. Des Jésus bénisseurs, frisottés et blonds (v. accueillant II A 1 ex. 3); ses mains [de Sully Prudhomme] ont, au-dessus de son assiette, les mouvements bénisseurs d'un qui dit son benedicite (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1891, p. 156).— Arg. (de théâtre), subst. masc. Père noble qui a toujours la main étendue pour bénir le monde (cf. LITTRÉ, Lar. 19e Suppl. 1890, etc.).B.— Au fig. Cf. bénir I B 4 et bénissant.1. Fam. (Personne) qui excuse tout, qui prodigue à tous des compliments sans sincérité; ,,celui, celle qui bénit, dans un sens ironique`` (GUÉRIN 1892; cf. bénir I A 2). Ton bénisseur :• 3. On dit que Banville, le bénisseur par excellence, est devenu depuis son attaque un diseur de vérités cruelles, ...E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1887, p. 658.• 4. Cette morale bénisseuse ne s'applique plus, car aujourd'hui on n'embarquerait pas de force un sans-travail pour les colonies; ...MORAND, Londres, 1933, p. 80.SYNT. Les douceurs bénisseuses des prophétesses en chambre (MORAND, La Clef du souterrain, 1956, p. 81); les indulgences bénisseuses que nous évoquions (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 678).2. Fam., iron. (Personne) qui donne très facilement son approbation à une initiative. Ces bénisseurs de tout et de n'importe quoi.1re attest. 1863 (Le Figaro, La Société des Bénisseurs, titre d'un art. de M. de Villemessant d'apr. Lar. 19e); dér. du rad. du part. prés. de bénir, suff. -eur2. — [
], fém. [-ø:z]. — Fréq. abs. littér. : 22.
BBG. — DARM. 1877, p. 103.bénisseur, euse [benisœʀ, øz] adj. et n.ÉTYM. 1863; de bénir.❖1 Adj. (Rare). Qui bénit ou ébauche une bénédiction. || Geste bénisseur d'un prélat en direction des fidèles. ⇒ Bénissant. — Personne bénisseuse.1 Au moment où la voiture démarrait, Élisabeth s'était retournée pour voir, une dernière fois, Arlette qui levait la main. Cette image bénisseuse lui revenait maintenant, comme un très lointain souvenir.H. Troyat, la Rencontre, p. 69.2 Adj. Fig. Plais. Qui donne, accorde sa bénédiction (infra cit. 10, fam.) à qqn, au sujet d'un projet, d'une entreprise. || Il acquiesça d'un geste et d'un sourire bénisseurs. || Attitude bénisseuse.2 Deux secondes de réflexion, à l'abri du sourire, tandis que la tête se balance verticalement pour une approbation bénisseuse.Roger Ikor, les Fils d'Avrom, « Les eaux mêlées », p. 531.3 (…) la personnalité obscure, frappée d'une malédiction interne, la grandissante hypocrisie bénisseuse (…)M. Déon, les Vingt ans du jeune homme vert, p. 277.♦ N. || Le bénisseur de… || Ces bénisseurs de toutes les tendances, de tous les partis. — Une bénisseuse hypocrite.
Encyclopédie Universelle. 2012.